Depuis toujours, l’expert-comptable est au cœur des décisions patrimoniales de ses clients : rémunération du dirigeant, arbitrage salaire/dividendes, structuration holding, transmission, retraite, immobilier professionnel, choix fiscaux…
Pourtant, dès qu’il est question de gestion de patrimoine, une zone de flou subsiste :
que peut réellement facturer un expert-comptable, à qui, et dans quelles conditions ?
Entre interdiction claire des commissions sur produits financiers et possibilité revendiquée de facturer des honoraires de conseil, le sujet mérite d’être clarifié.
Le point est aujourd’hui sans ambiguïté.👉 Un expert-comptable ne peut percevoir aucune commission, directe ou indirecte, liée à la commercialisation de produits financiers (assurance-vie, PER, placements, produits bancaires).
Cette interdiction vise aussi :
Cette ligne rouge est clairement posée :➡️ le conseil, oui ; la vente rémunérée de produits financiers, non.
C’est là que le sujet devient intéressant.
Comme le rappelle Jean-Pascal (et comme le confirment les textes) :
l’expert-comptable peut facturer des honoraires à qui il veut.
Cela inclut :
À condition toutefois que :
La CJA permet à l’expert-comptable de réaliser, à titre accessoire, des prestations juridiques directement liées à son activité principale.
Dans un contexte patrimonial, cela recouvre notamment :
👉 La CJA constitue donc une base solide pour un conseil patrimonial structuré, dès lors qu’il reste dans le champ de l’analyse, de la recommandation et de la coordination.
C’est probablement le cœur du débat aujourd’hui.
Deux lectures coexistent :
🔹 Lecture restrictive
La mission patrimoniale doit être :
Selon cette approche, un expert-comptable sans activité GP dédiée ne pourrait pas facturer un conseil patrimonial isolé à un particulier non client du cabinet.
🔹 Lecture plus ouverte (et débattue)
Le cabinet facture :
👉 Dans ce cas, l’absence de mission comptable sous-jacente ne remettrait pas nécessairement en cause la légitimité de la facturation, sous réserve d’un cadrage clair des missions et de la responsabilité engagée.
✅ Le point n’est pas définitivement tranché et mérite clairement d’être approfondi par la profession.
C’est une conséquence pratique majeure.
Si l’on retenait une lecture trop restrictive :
D’où l’intérêt d’un modèle clair de conseil patrimonial facturé en honoraires, sans produit, sans commission, centré sur l’aide à la décision.
La trajectoire semble se dessiner :
Le véritable enjeu pour les cabinets n’est donc pas de vendre des produits, mais de :
👉 Un sujet central pour l’avenir de l’expertise comptable — et qui mérite un débat collectif apaisé et documenté.